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GreenOrangeRed
6 juin 2009

Tobias

tobias

Tobias se dressa haletant …dans un sursaut…C’était comme une explosion…

Qu’est-ce que ce bruit ?


Ses yeux s’habituaient progressivement à la lumière froide que déposait le ciel irisé de cette nuit glaciale à la surface de la terre. Il avait l’oreille à l’affût du moindre son.


Etait-ce dans son rêve ? L’avait-il imaginé ?


Le jeune chasseur de gemme était seul dans cette étendue désertique. Des fragments de roche gisaient éparses, comme sortis de nulle part, ponctuant le sable clair de taches sombres. Il avait l’habitude de les scruter un à un lors de ses excursions dans le désert du Vassud. Sa tache consistait à retrouver parmi ces pièces de roc celles qui présentaient un intérêt. Il avait l’habitude de ce décor vide et silencieux.
Après avoir balayé les alentours, son regard se porta vers la voûte céleste. Les étoiles scintillaient régulièrement d’un éclat bleuté. Son regard profond s’attardait sur quelques unes d’entre elles tout en balayant l’horizon face à lui.

 

Ce son provenait-il de là haut ?

 

Enveloppé dans ses couvertures jusqu’aux oreilles, ses yeux profonds cherchaient dans le ciel une singularité comme ils avaient l’habitude de le faire avec les pierres du désert. Il perçut un léger bourdonnement. Le bourdonnement se changea en grondement, un grondement qui remplissait l’air. Il pouvait sentir la vibration sur sa peau. Ses poils se hérissèrent. Il se dressa d’un bond agile sur ses deux jambes laissant les pièces de tissus qui le couvraient s’échouèrent à ses pieds. Il tournait sur lui-même pour déterminer l’origine de la vibration.

Ses sens lui jouaient-il un mauvais tour ? Devenait-il fou ?

 

 

Son cou et son dos s’arquèrent alors pour observer au dessus. C’était là…le point lumineux d’une taille à peine plus grande que celle d’une étoile grossissait à vue d’œil. Plus il approchait plus les détails apparaissaient. Sa couleur passa du blanc au bleuté, de petites flammes jaunes semblèrent se dessiner à sa base. Plus l’objet enflait plus le son envahissait l’espace. Le sol sous ses pieds oscillait légèrement. Des creux et des bosses se dévoilaient à la surface de l’objet, il comprit alors …


C’était un rocher qui descendait du ciel…

 

Le Météore était immense, entouré d’un halo de lumière et de flammes incandescentes. Il tombait tel un morceau de ciel qui s’était détaché. Comme attiré par la gravité. Il grandissait vite… maintenant il faisait la taille de l’une de ses mains. Bien qu’il grossissait, il ne bougeait pas…

S’il ne bouge pas … C’est probablement que…

 

 

Courir, il courait à perdre haleine. Il fuyait sa vie sur laquelle le ciel tombait, il avait tout laissé, là, sur place. Il s’échappait, se ruant hors de ce piège, s’écartant de cette fin sombre. Y parviendrait-il ? Il ne le savait pas mais il courrait. Il voulait revoir ces petits bonheurs simples de la vie, revoir les sourires qu’il aimait tant, revoir ces yeux pleins de larmes, revoir la course effrénée du temps changer tout ces êtres auxquels il tenait. Il souhaitait plus que tout au monde s’échapper, mais ce qui lui tombait dessus était si énorme. Dans sa fuite il avait oublié l’essentiel à sa survie dans le désert. Ce qui importait c’était de tenter de vivre maintenant. La suite, il s’en accommoderait. Courir, l’air fouettait ses joues, et lui piquait les yeux, un feu envahissait ses poumons, tous ses muscles étaient tendus raidis par l’effort. Un seul but, l’horizon, le lendemain.

 

Tenter de ne pas se laisser submerger par la peur, ne pas revoir sa vie toute entière défiler sous ses yeux.

 

Il avait parcourut plusieurs centaines de mètres, un point de côté commençait à percer son côté, il ne ralentissait pas, tout vibrait, le sable s’enfonçait, il semblait ricocher dessus dans sa course effrénée. Il heurta une pierre, virevolta, s’effondra sur le côté et entraîné par la vitesse il s’enfonça dans le sable. Du sang bouillant, ruisselait sur son tibia.

 

Il fallait se relever.

Il se retourna pour prendre ses appuis. C’était trop tard. La comète s’enfonçait dans le sol, une vague immense soulevait la terre. Dans un fracas indescriptible, le rocher se brisa. Des éclats volèrent de toutes parts. Les plus gros restèrent sur place, les plus petit semblèrent s’envoler avec une légèreté surnaturelle. De la poussière se souleva devant la vague provoquée par l’onde de choc. Le sable et le souffle lui brûlèrent les yeux. Des petits fragments le piquèrent de toute part. L’un d’eux se ficha dans son flanc. Un rocher d’une dizaine de mètres de diamètre s’écrasa à quelques pas et explosa. Il était figé. Un roc de la taille d’un poing fonçait vers lui. Il était figé, hypnotisé par sa vitesse, paralysé par cette image. La pierre le heurta au front. Il s’effondra.

Allongé dans les débris, la poussière de pierres, de rochers et d’étoiles se déposait sur son corps. Il gisait là, au milieu de ce désert qui le faisait vivre, au milieu de sa vie, au centre de son monde un cratère avait déformé l’espace plan. Le sang s’écoulait de sa tempe sur le sable qui l’absorbait. Il gisait là, impuissant. Il avait froid. Ses paupières clignèrent. Ses yeux se clorent.

 

 

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